De ‘Mercure’ à ‘Abou Sefein’: Évolution de l’iconographie d’un saint cavalier en Égypte
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En travaillant, depuis bien des années, sur le thème du séjour de la Sainte Famille en Égypte, nous avons nécessai- rement croisé “ Abou Sefein ”: il est très présent, au Vieux-Caire, à travers l’église qui lui est dédiée et le couvent de femmes contemplatives qui porte son nom et sur l’emplacement duquel, selon une tradition, la Sainte Famille se serait reposée. “ Abou Sefein ” est un saint très célèbre et incontournable en Égypte. Selon le Synaxaire, il s’appelait Philopater et son nom de baptême était Mercure ; or, il est maintenant généralement invoqué sous ce nom d’ “ Abou Sefein ”, qui signifie “ le père aux deux épées ”; cette appellation se réfère au récit hagiographique qui fait de lui un saint militaire auquel un ange aurait remis une deuxième épée, d’ordre spirituel. Le récit raconte également son martyre, sous l’empereur Dèce, au troisième siècle de notre ère. Jusqu’au quatorzième siècle, l’iconographie le représente, par exemple au monastère Saint-Antoine, en saint cavalier, avec l’ange lui remettant l’épée. Toutefois l’iconographie courante actuellement le montre, toujours en cavalier, mais croisant deux sabres au-dessus de sa tête. Nous essaierons, dans cet article, de remonter à l’origine de cette troublante représentation iconographique, d’analyser et de comprendre son succès et enfin de nous interroger sur sa légitimité.